Le pâturage de stocks sur pied : un levier d’adaptation au changement climatique

Un suivi du pâturage de stocks sur pied a été mené durant l’été 2024 avec le soutien de l’Agence de l’eau (Seine-Normandie), dans l’objectif d’acquérir des repères sur la pratique et la diffuser. Le suivi a été réalisé chez 8 éleveurs et éleveuses bovins lait et viande déjà pratiquants, dans toute la Normandie. Ont été suivies les pratiques de pâturage, la flore des parcelles, la valeur alimentaire de l’herbe ainsi que la quantité d’herbe valorisée. Cette pratiqueAvec les sécheresses printanières et estivales de plus en plus fréquentes en lien avec le changement climatique, les éleveurs sont souvent contraints d'affourager leurs animaux pour pallier l'arrêt de la pousse de l'herbe. Afin de sécuriser leur système, certains éleveurs ont choisi d’adopter une pratique innovante : le pâturage de stock sur pied. Cette méthode consiste à conserver l’herbe sur pied et à la laisser pâturer après une période de repos prolongée, pendant le creux estival de pousse. Encore peu répandue, cette approche permet de prolonger la période de pâturage tout en évitant une récolte de fourrage et le retour des animaux en bâtiment en été, offrant ainsi des économies substantielles de charges et sur le temps de travail. consiste à conserver l’herbe sur pied et à la faire pâturer après une longue période de repos lors du creux estival de pousse de l’herbe. Les éleveurs pâturent les stocks sur pied après un temps de repos allant de 35 à 60 jours, au fil avant ou après un topping (consommer l’herbe fauchée laissée au sol) pour éviter le gaspillage d’herbe. Le fil arrière est évité afin que les animaux finissent de pâturer les zones déjà pâturées. Les éleveurs destinent leurs stocks sur pied aux animaux improductifs comme productifs. Ceci permet des économies de charges (de mécanisation, d’alimentation, de bâtiment) et de temps de travail en prolongeant la période de pâturage plat unique, évitant une récolte de fourrage, la nécessité d’affourager les animaux et la rentrée en bâtiment durant l’été. Globalement les stocks étudiés ont une valeur alimentaire correcte avec en moyenne 79 UFL/kg MS, PDIN = 68g/kg MS et PDIE = 85 g/kg MS. Toutefois, les prairies temporaires en stock sur pied ont une meilleure valeur alimentaire que les prairies permanentes. Le suivi des mêmes éleveurs et éleveuses se poursuivra sur les deux étés prochains afin de renforcer nos résultats et observer la pratique en conditions climatiques différentes.