E-BOOK Autonomie protéique
PORCS

Sans recours aux acides aminés de synthèse, l'autonomie protéique de la France diminuerait de 8,5 points. Les aliments porcs sont particulièrement concernés. ...

Suite à une enquête auprès des éleveurs du Grand Ouest, découvrez des références terrain inédites.

Trois questions posées à Jean-Marc SEURET, chargé de mission à la Chambre d'agriculture de Bretagne.

Des supports de diffusion concernant l'autonomie protéique afin de rendre l'information existante plus accessible à ceux qui en ont besoin.

En mars 2021, deux journées consacrées à l'agro-écologie ont été organisées par la Chambre régionale d'agriculture des Pays de la Loire, la DRAAF et les organismes de développement partenaires ont organisé dans la région des Pays de la Loire ! Agriculteurs, enseignants, étudiants, conseillers, chercheurs étaient présents sur le terrain. De nombreuses ressources issues de ces deux jours sont disponibles.

L'alimentation " multiphase " consiste à ajuster les apports de nutriments en fonction des besoins des animaux au cours de leur croissance. Cette technique a été testée sur deux bandes de porcs à la station expérimentale de Crécom. Une économie de protéines et un gain sur les rejets azotés sont démontrés, avec un impact très faible sur les performances zootechniques des porcs. Cette étude a été menée par la Chambre d'Agriculture de Bretagne dans le cadre du projet Dy+Pig du programme SOS Protein qui bénéficie d'un financement européen et régional dans le cadre du FEADER

Les avantages de l'alimentation multiphase sont de permettre de réduire l'impact environnemental sans affecter les performances de croissance quand les besoins alimentaires sont couverts et elle est réalisable avec deux aliments extrêmes mélangés dans des proportions variables donc ne nécessite pas de silos supplémentaires (par rapport à l'alimentation biphase). En revanche, sa mise en œuvre n'est possible qu'avec des équipements spécifiques de mélange et de distribution à sec. Or l'alimentation en soupe permet d'appliquer un rationnement alimentaire pour améliorer l'efficacité alimentaire et la teneur en muscle des carcasses et l'utilisation de produits très humides comme le maïs grain humide ou des coproduits liquides. Cependant, une quantité minimale de soupe doit être préparée dans la cuve et cela impose un nombre minimum de cases devant être alimentées avec le même menu. Le nombre de menus différents possible dépend de la conduite en bandes et de la taille de l'élevage. L'objectif de l'étude est de savoir si un plan d'alimentation multiphase simplifié en 5 phases est-il compatible avec une distribution d'aliment en soupe.

Deux lots de porcs ont été étudiés entre 44 et 120 kg de poids vif (PV) pour caractériser les performances obtenues avec un plan d'alimentation en deux (2P) ou cinq phases (5P) et étudier la compatibilité du plan 5P avec un système soupe. Sur la base des besoins nutritionnels estimés préalablement avec le logiciel InraPorc®, l'apport de lysine digestible (LYSd) par MJ d'énergie nette (EN) avec le plan 2P était fixé à 0,90 g jusqu'à 65 kg PV puis à 0,80 g. Avec le plan 5P, cet apport était de 0,90 g jusqu'à 50 kg, 0,85 g entre 50 et 65 kg, 0,80 g entre 65 et 85 kg, 0,70 g entre 85 et 105 kg et 0,60 g ensuite. Les rapports LYSd/EN sont obtenus en mélangeant deux aliments contrastés A/B formulés, respectivement, à 1,0 et 0,5 g LYSd/ MJ EN et 156 et 107 g/kg de matières azotées totales (MAT). Aucune différence significative n'est observée entre les lots 2P et 5P pour la consommation moyenne journalière, la vitesse de croissance ou l'indice de consommation. Le régime A représente en moyenne respectivement 65,4 et 48,1% de la consommation alimentaire totale des porcs 2P et 5P. Le calcul du bilan réel simplifié permet d'estimer que la quantité d'azote rejetée par porc est réduite de 6% avec la stratégie 5P par rapport au plan 2P. Cette réduction atteindrait même 19% en comparaison avec une conduite biphase utilisant des aliments croissance et finition classiques (16 et 15% MAT). Cependant, la mise en œuvre d'une conduite alimentaire multiphase en soupe suppose, comme en sec, la caractérisation préalable des besoins nutritionnels. De plus sa modularité (nombre de phases) dépend de la quantité minimale de soupe pouvant être distribuée avec une précision suffisante par le système.

Dans le cadre du projet TERUNIC, desdiagnostics d'autonomie protéique ont été réalisés avec l'outil DEVAUTOP dans 20 fermes porcines réparties à parts égales entre Bretagne et Pays de la Loire. Seize sont en agriculture conventionnelle et 4 en agriculture biologique. Dans chaque ferme, deux diagnostics ont été réalisés (en 2016 puis 2018). Ils portent sur les données de cultures et les performances d'élevage des années 2015 et 2017. Entre 2015 et 2017, les éleveurs ont mis en œuvre différents leviers techniques pour améliorer leur autonomie protéique.

Les éleveurs de porcs doivent envisager des solutions nouvelles pour répondre à l'exigence d'une alimentation 100 % biologique. Ce cas concret décrit les pratiques alimentaires d'un élevage naisseur-engraisseur de 36 truies (plein-air et bâtiment) produisant son aliment sur une ferme de 107 ha, et simule des évolutions mieux répondre à l'impératif d'une alimentation 100% biologique, tout en pour valorisant au maximum les ressources issues de l'élevage ou régionales.